Carl Hough et Bill Jamieson
avaient décollé de la base d’Indian Springs à 18 h 02 pour faire une mission de
reconnaissance à l’est de Las Vegas. L’un de leurs élèves-pilotes, Cliff Benson,
était avec Carl comme observateur.
À 18 h 12, les deux hélicoptères
avaient explosé en plein vol. Absolument stupéfait, Stan avait quand même eu la
présence d’esprit d’envoyer cinq hommes au hangar n° 9 où cinq autres
hélicoptères, dont deux gros porteurs, étaient stationnés. Ils avaient trouvé
des explosifs sur tous les hélicoptères et des amorces incendiaires branchées
sur de simples minuteries de cuisine. Les amorces n’étaient pas les mêmes que
celles que La Poubelle avait installées sur les camions-citernes, mais très
semblables. Le doute n’était pas vraiment possible.
– C’était La Poubelle, dit
Stan. Il a complètement perdu la boule. Comment savoir ce qu’il a piégé par ici !
– Vérifiez tout ! répondit
Lloyd.
La peur faisait battre son cœur à
petits coups rapides. L’adrénaline coulait à flots dans son organisme et ses
yeux lui faisaient mal, comme s’ils voulaient lui sortir de la tête.
– Vérifiez tout !
Prenez tous vos zigotos et passez-moi au peigne fin cette putasserie de base. Compris,
Stan ?
– À quoi bon ?
– À quoi bon ? hurla
Lloyd. Il faut te faire un dessin, bougre de con ? Qu’est-ce qu’il va dire,
l’autre, si toute la base…
– Tous nos pilotes sont
morts, répondit tranquillement Stan. Tu ne comprends pas, Lloyd ? Même
Cliff, et vraiment il ne cassait pas des briques celui-là. Nous avons six types
qui sont encore loin de partir en solo, et pas d’instructeur. Tu peux me dire à
quoi vont servir les jets, Lloyd ?
Et il raccrocha, laissant Lloyd
abasourdi, stupéfait, un Lloyd qui commençait enfin à comprendre.